PHILIPPE ROGER
C’est en lisant un article sur la fin des IIIC à Djibouti, et notamment en voyant une superbe photo, que l’envie de remonter un Mirage m’est venue. Restait plus qu’à attendre qu’un fabricant daigne se pencher sur ce bel oiseau. Et Eduard est arrivé et nous en a proposé une reproduction qui, sans être parfaite, demeure quand même de la belle maquette.
MONTAGE
Il a débuté par la réalisation, en scratch, du radar Cyrano II.
J’ai commencé par faire un plan à l’échelle en m’aidant de photos. Ceci fait, il ne reste plus qu’à découper des morceaux de plastique aux bonnes formes et dimensions et à assembler le puzzle. Rien de bien sorcier.
Une fois satisfait du résultat et seulement là, j’ai séparé la pointe avant des ½ fuselages et assemblé les deux pièces. Le cône, ainsi obtenu, me servira de gabarit pour réaliser le petit chariot sur lequel il sera posé.
La baignoire, bien vide à l’origine, est quelque peu meublée. Deux panneaux, en feuille d’alu, sont rajoutés, un de chaque coté, histoire de donner un peu de relief. Les consoles en photodécoupe proviennent d’une référence Reheat Models.
Dans la foulée, j’ai refait les parois verticales du cockpit et la cloison derrière le siège. Les quatre interrupteurs sont en fil d’étain de 0.23mm, écrasé avec une pince plate. Les grilles sur les cotés droit et gauche sont faites avec du tulle.
Le tout est peint en noir cassé avec un peu de marron XF10 Tamiya. Un jus de terre de Sienne éclairci au jaune de Naples a été passé dans les recoins. Les éraillures ont suivi, d’abord au gris bleu foncé, puis reprises à l’alu pur. Pour terminer, un peu de pigment « light dust » a été saupoudré un peu partout.
Le siège fourni par Eduard est plutôt basique. J'ai commencé par donner un peu plus de volume au coussin à l'aide de Milliput. J'ai rajouté quelques boîtiers, câbles et le tuyau d'oxygène. Ce dernier est fait en fil de cuivre autour duquel j'ai enroulé un autre fil de cuivre très fin. Les sangles sur l'appui tête sont découpées dans de la feuille de plomb. Les boucles sont faites en fil de cuivre enroulé autour d'un. Enfin, La couture sur le coté du dossier est faite en fil étiré collé à la colle fluide Tamiya.
La couleur de base est faite aux acryliques Prince August. A savoir, le coussin fessier en marron cuir 940. Les tranches sont orange, mélange de 940, une pointe de jaune et une de rouge, le dorsal en kaki vert, mélange de marron kaki 024 et de vert olive 007 et, enfin, le sac du parachute en 024. L’appui tête est, lui, de la même couleur que le dorsal.
Vient, ensuite, la patine aux « Huiles ». Pour la couleur cuir, les ombres sont en Terre de Sienne. Pour les clairs, je rajoute à cette dernière du jaune de Naples. Les arêtes sont reprisent avec cette dernière. Le vert est ombré en Sépia, les clairs sont en jaune pale et les arêtes en jaune vif. Enfin, pour le marron du sac du parachute, les ombres sont en Terre d’ombre. Pour les clairs, je rajoute du blanc à cette dernière. Les arêtes sont reprises au blanc pur.
Vient, ensuite, la patine aux « Huiles ». Pour la couleur cuir, les ombres sont en Terre de Sienne. Pour les clairs, je rajoute à cette dernière du jaune de Naples. Les arêtes sont reprisent avec cette dernière. Le vert est ombré en Sépia, les clairs sont en jaune pale et les arêtes en jaune vif. Enfin, pour le marron du sac du parachute, les ombres sont en Terre d’ombre. Pour les clairs, je rajoute du blanc à cette dernière. Les arêtes sont reprises au blanc pur.
Et pour finir, vient le travail fastidieux de la confection du harnais. Tout comme pour le radar, j’ai d’abord fait un petit schéma pour m’aider à m’y retrouver dans cette jungle de sangles. Elles sont découpées dans de la feuille de plomb et mises en place après les avoir équipées de leur boucles, provenant d’une référence Reheat Models.
La gravure du puits du train avant ne me plaisant pas, j’ai tout enlevé et refais le détail avec du fil d’étain de différents diamètres. Une petite cavité a été créée sur la cloison arrière, Eduard ayant totalement fait l’impasse sur ce détail, comme sur d’autres d’ailleurs, pourtant bien visible sur les photos du vrai. La demi-sphère à l'intérieur a été thermoformée. Le vérin de rétraction de la jambe avant a été refait en tube d’acier, celui du kit ayant le fût du vérin non pas rond mais ovale.
Le tout est peint en alu Alclad, ombré à l’huile (mélange de terre d’ombre et de gris de Payne) et éclairé avec de l’alu Prince August. Un peu de pigment Mig a été déposé par endroit.
La tuyère et le canal PC recevront, aussi, leur lot de modifications. A commencer par ce dernier.
Eduard a fait l’impasse sur la structure interne, pourtant si caractéristique. Pour la réaliser, j‘ai utilisé un petit pot de fromage frais qui a la forme voulue. La 1ère tôle du canal de postcombustion est peinte en alu de chez Humbrol. Pour la deuxième, j’ai rajouté de l’acier, toujours de chez Humbrol, ainsi de suite jusqu’à la dernière qui est, entièrement, couleur acier. J’ai repris la jonction avec du marron rouge pour donner un aspect oxydé et j’ai passé un voile de vert sur la 1ère.
La tuyère, très correcte à la base, manquait cependant de volume. Elle a donc été modifiée en conséquence. Elle est peinte avec un mélange de marron et de noir pour l’extérieur alors que l’intérieur est blanc cassé. Des traces de brûlure ont été faites au pigment Mig, dans le prolongement de la partie creuse de l’ondulation du canal.
Avant de refermer les deux ½ coquilles, j’ai découpé la partie mobile de la dérive et j’ai, enfin, emprisonné la baignoire et le logement du train avant. Opération qui me paraissait difficile au vu du vrillage important des ½ fuselages et qui, finalement, s'est déroulée mieux que prévu. On termine en mettant le siège.
La vitre du collimateur a été taillée dans du rhodoïd puis teintée en vert. Avant de coller le pare-brise, j’ai rajouté, sur le montant, la montre et le compas de secours. L’ajustement de ce dernier avec le fuselage est plutôt catastrophique, essentiellement sur le devant. Cette jolie marche d’escalier sera rattrapée avec de la carte plastique et du Milliput, plus facile d’emploi, dans ce cas, que le Tamiya. J’ai mis une petite carte sur la casquette du tableau de bord, histoire de colorer, encore plus, cet ensemble. Enfin, l’emplacement de la poignée de secours a été creusé.
Le positionnement des entrées d’air aura nécessité une bonne dose de masticage/ponçage. Ce sera, d’ailleurs, le seul endroit, avec le pare-brise, où le tube de mastic sera de sortie. La «tringlerie» de la partie mobile de la dérive a été refaite. Et pour en terminer avec le fuselage, j‘ai refait les différentes grilles qui parsèment ce dernier.
L’ajustage des ailes au fuselage est plus que correct, sur le dessus. Les raccords Karman ont été refaits en scotch alu et les charnières des volets représentées.
Sur le dessous la jonction de l’intrados et du fuselage au niveau du puits de train avant était catastrophique. Il a fallu mettre une entretoise pour écarter les deux pièces, le fuselage étant trop fin, et pouvoir aligner tout ça. Le collage s’est effectué à grand coup de cyano.
Tout comme pour le puits du train avant, j’ai supprimé la gravure des puits du train principal pour la refaire en fil d’étain. Ils seront peints en alu Alclad. Pour casser la monotonie de l’aluminium, j’ai peint le logement de la roue en vert. Tout cela sera passablement sali avec un jus Sépia et gris de Payne.
On en arrive, avec le train, au problème majeur de cette maquette puisque ce dernier est beaucoup trop long. Donc, les modifications à apporter :
1) Raccourcir les jambes du train principal de 2mm environ, au niveau de l’amortisseur. Couper est toujours facile. Recoller les morceaux en respectant les différents angles, beaucoup moins. Bien évidemment, les compas ne correspondaient plus. Il a donc fallu improviser (torde, couper, ajuster, etc.)
2) Refaire les différents vérins. Ceux de la boite ont une fâcheuse tendance à ne pas vouloir être de section ronde mais plutôt ovale.
1) Raccourcir les jambes du train principal de 2mm environ, au niveau de l’amortisseur. Couper est toujours facile. Recoller les morceaux en respectant les différents angles, beaucoup moins. Bien évidemment, les compas ne correspondaient plus. Il a donc fallu improviser (torde, couper, ajuster, etc.)
2) Refaire les différents vérins. Ceux de la boite ont une fâcheuse tendance à ne pas vouloir être de section ronde mais plutôt ovale.
3) Fermer l’angle formé par la fourche et le fût du train avant, à l’origine trop ouvert. Pour cela il faut la désolidariser de la jambe et la recoller, là aussi, en faisant attention que tout soit droit.
4 et fin) Mettre en place les différentes tuyauteries.
Tout ce qui est alu a été peint avec l’alu de chez Prince August, à l’aéro. C’est la première fois que je l’utilise et ma foi, ça fonctionne plutôt bien. Ensuite, jus sépia partout et terre de sienne pour les pneus.
J’ai choisi d’équiper mon Mirage avec les deux réservoirs auxiliaires de 625 litres fournis par le fabricant. Le souci est qu’ils sont simplistes et donc nécessiterons un long travail de remise à niveau.
Il ne reste plus qu’à masquer les zones à protéger, préparer les trappes des trains et coller les antennes avant de passer à la peinture.
PEINTURE
Le bleu est fait à partir d’un mélange, à parts égales, de Gunze 314 et 42. Les décals, d’excellente qualité, se posent sans soucis. Un jus Gris de Payne, mélangé à une pointe de Sépia, est passé dans la gravure. Ensuite, j’ai ombré les creux avec le mélange de base foncé au noir. Pour les clairs, j’ai rajouté à la couleur de base du blanc.
Les salissures sont faite avec de l’encre sépia mélangée à un peu de noir. Enfin, j’ai passé un voile de vernis mat pour uniformiser l’ensemble.
Je procède de la même façon pour le dessus. Pour la première couche, j’ai utilisé des masques puis j’ai repris les bords à main levée pour obtenir un léger flou.
Les salissures sont faite avec de l’encre sépia mélangée à un peu de noir. Enfin, j’ai passé un voile de vernis mat pour uniformiser l’ensemble.
Je procède de la même façon pour le dessus. Pour la première couche, j’ai utilisé des masques puis j’ai repris les bords à main levée pour obtenir un léger flou.
Le marron, que je voulais légèrement rosé, est un mélange de Gunze 47 éclairci au blanc dans lequel j’ai rajouté une pointe de cyan. Pour la couleur sable, j’ai pris du Gunze 318, éclairci au blanc, avec une pointe de Tamiya XF59. Ces teintes ont été passées en voiles successifs jusqu’à obtenir la teinte qui convienne.
Sur la photo qui m’a servi de modèle, on peut voir, notamment sur le nez, des tâches qui ressemblent à des retouches de peinture. J’en ai reproduit quelques unes, un peu au pif, en utilisant du Gunze 47 mélangé à un peu de noir.
Un jus terre d’ombre mélangé avec un peu d’ocre est utilisé pour la couleur sable alors que pour le marron, ce sera un mélange de terre d’ombre et sépia.
Il ne reste plus qu’à vieillir tout ça pour donner l’effet usé que je veux rendre.
Le beige est éclairé avec la couleur de base mélangée à du blanc et ombré avec, toujours, la couleur de base mélangée à du jaune sable Tamiya XF-59
Le beige est éclairé avec la couleur de base mélangée à du blanc et ombré avec, toujours, la couleur de base mélangée à du jaune sable Tamiya XF-59
Pour le marron, Les clairs sont obtenus avec la couleur de base plus blanc, les foncés en Gunze H47, plus un peu de blanc et une pointe de cyan.
Les salissures sont faites avec un mélange très dilué de marron Tamiya XF-10 et de noir.
Je passe un voile de « deck tan » Tamiya XF-55 sur l’ensemble de la maquette et je termine par un jus sépia pour simuler les coulures (huile, etc.…)
SOCLE
Pour conclure ce montage, j’ai décidé de mettre la maquette dans son environnement « Djiboutien »
Le socle est fait en « poudre de Céramique », diluée dans de l’eau. Ce mélange est ensuite coulé dans un coffrage et saupoudré de sable fin, qui donnera la texture, avant qu’il ne soit sec.
La couleur sombre est un mélange de noir, blanc, cyan et une pointe de rouge. Quelques tâches ont été faites en marron XF-10, dans un premier temps. Elles seront reprises plus tard avec un jus sépia et terre de sienne.
La couleur claire est un mélange de sable, blanc avec, ici aussi, une pointe de rouge.
Les traces de pneus sont faites au pochoir avec du noir de pneu très dilué.
La couleur claire est un mélange de sable, blanc avec, ici aussi, une pointe de rouge.
Les traces de pneus sont faites au pochoir avec du noir de pneu très dilué.
La jonction des plaques a été passée au pigment « light dust » puis fixé à l’essence F. Des tâches d’huile sont ensuite déposées un peu partout sur le sol. Pour cela, on trempe un pinceau dans du jus sépia et on le secoue au dessus du sol en laissant faire le hasard.